Bertrand Hespel / Professor of philosophy

UNamur / Master in physics and Ph.D. in philosophy

La traduction de ce témoignage a été générée automatiquement par un programme. Merci d’excuser les éventuelles erreurs.

Je vis avec ma famille dans une ville piétonne. Notre maison est bien isolée, chauffée au gaz naturel, couverte de panneaux solaires et alimentée en électricité « verte ». Toutes nos lampes sont à faible consommation d’énergie et ne s’allument qu’en cas de besoin. Comme nous préférons les douches, la baignoire n’est pas utilisée. Nous n’avons jamais possédé plus d’une seule voiture avec un petit moteur utilisé avec modération. Nous voyageons peu, et très rarement, en avion. Nous évitons de produire trop de déchets, nous les trions et cherchons à nous nourrir sainement. Depuis quelque temps, nous mangeons moins, et surtout beaucoup moins de viande. Privilégiant la qualité à la qualité, nous nous approvisionnons principalement dans des magasins vendant des produits locaux labellisés « bio ». Depuis que nous avons remboursé le prêt de notre maison, une partie de notre épargne est confiée à une banque qui se veut respectueuse de l’environnement. Dès que nous le pouvons, nous exprimons publiquement notre inquiétude au sujet des changements climatiques. Etc.
En écrivant tout cela, je me dis que l’adoption d’un tel mode de vie est le moins que l’on puisse attendre de quelqu’un comme moi qui a lu Le Rapport Meadows, publié en 1972, a toujours été conscient de l’état de notre planète et vit dans un des pays les plus riches du monde. En effet, aucun de ces choix n’a jamais nécessité le moindre effort, sinon l’attention. De plus, même pris ensemble, ils ne révèlent aucune détermination exceptionnelle : beaucoup d’autres en font autant, et parfois même plus, que moi. Enfin – et ce n’est pas le moins dérangeant – cette attitude volontairement écologique est désespérément dérisoire et le resterait même si je choisis de l’accentuer encore et de décider par exemple d’échanger ma voiture écologique mais écologique contre une électrique, de ne plus jamais prendre l’avion, de devenir végan ou encore de m’installer à la campagne pour nourrir ma famille de mon potager et de mes fruits de verger. Et ce parce que toutes ces actions sont, ou seront, trop limitées et trop tardives, et parce que, comme conséquence de l’obstination à considérer les lois de l’économie comme des lois de la nature, la plupart des humains sont condamnés à lutter pour survivre et ne peuvent se soucier de la planète.
Ce qui m’oblige à admettre aujourd’hui que les plus radicaux d’entre nous ont probablement raison lorsqu’ils prétendent que seule une injonction globale de décroissance et de solidarité, conçue et imposée collectivement, pourrait éviter le pire.

Originally posted 2018-05-24 19:20:10.

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