Florence Degavre / Professor

Université Catholique de Louvain / Socio-economics and Gender studies

La traduction de ce témoignage a été générée automatiquement par un programme. Merci d’excuser les éventuelles erreurs.

Je suis formée en sciences économiques et sociales, avec une spécialité en développement durable. Mes activités scientifiques articulent les connaissances de la socio-économie et des études de genre et visent à analyser les organisations du tiers secteur. Travailler avec ces dernières m’a rendue particulièrement sensible aux inégalités sociales et aux innovations sociales capables d’y remédier.
Je n’ai pas de voiture, je voyage en transports en commun et j’ai adopté tous les moyens possibles pour rendre ce choix efficace : trottinette, vélo pliable… Je prends l’avion seulement quand il n’y a pas d’autre option. Ma maison est (presque) zéro déchet, ce qui inclut l’achat d’articles d’occasion, le vrac, le tri des déchets, le compostage, etc… J’évite le plastique et autres substances toxiques, je suis flexitarienne et j’achète local et biologique.
Je pense que j’ai considérablement réduit mon propre empreinte écologique mais je suis frustrée que certaines de ces actions ne contribuent qu’à « optimiser » le système (l’occasion par exemple prolifère grâce à la surconsommation) ou au greenwashing. Comme beaucoup de femmes, je suis confrontée à une énorme quantité de care qui s’ajoute à une vie professionnelle très intense. Le zéro déchet est difficile à combiner quotidiennement avec des activités de soins, car les deux relèvent du « do it yourself », épuisant et invisible. Il s’agit là d’un inconvénient important et, pour être brève, je pense que les inégalités de genre, à l’instar d’autres inégalités sociales, sont des obstacles majeurs à la transition soutenable. Je vis dans un immeuble où la moitié des appartements sont des logements sociaux. Les habitant-e-s sont issu-e-s de cultures différentes ou de milieux défavorisés: l’obligation de recycler est une chose nouvelle, l’achat de produits bon marché (qui va souvent de pair avec le plastique et les produits toxiques) n’est pas un choix… Toute stratégie de soutenabilité ne révélera son potentiel de transformation que si elle est intégrée dans une réflexion plus large sur les inégalités sociales et si elle vise simultanément les systèmes d’éducation, de production et de consommation. L’analyse des transitions durables doit se faire depuis plus qu’un seul point de vue.
Est-ce que je crois en la transformation radicale par le changement intime de soi ? Non. Je crois en une transformation radicale poussée par des actions individuelles au sein d’un mouvement social plus large et plus puissant. Mon slogan préféré du mouvement féministe est « Le personnel est politique ». Il nous rappelle que notre expérience privée est liée aux structures sociales, politiques et économiques plus larges de la société. Compte tenu de l’urgence du changement climatique, je pense que les changements individuels ou moléculaires produits à l’intérieur du système ne doivent pas être considérés comme résiduels ni rester cachés. Exprimer pourquoi et comment nous nous sentons insatisfaits du système actuel, montrer comment nous essayons de mettre une certaine cohérence dans notre vie quotidienne entre nos convictions et notre pratique, partager nos petits actes de résistance et comment nous faisons face aux blocages à notre propre niveau est important. Cela jette les bases d’une action collective qui, espérons-le, sonnera comme un signal d’alarme et offrira des débouchés institutionnels vers une transformation plus radicale.

Originally posted 2018-07-19 21:59:10.

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